Le doigt a ressaut
1. Qu’est ce qu’un doigt à ressaut ?
Le doigt à ressaut est une pathologie très fréquente qui se manifeste la plupart du temps par des blocages intermittents ou complets d’un doigt. Cela commence par une gêne douloureuse au niveau de la paume lors des mouvements de flexion et d'extension d'un doigt, en règle générale plus importante le matin au réveil.
Pour comprendre l'origine du doigt à ressaut, il faut connaître la disposition des tendons fléchisseurs au niveau des doigts et de la main. Lorsque vous pliez les doigts, les tendons fléchisseurs sont plaqués contre les phalanges par des "poulies ", c'est-à-dire des petits tunnels. Ce système de tendon et de poulies est extrêmement ajusté et il suffit d'un petit épaississement du tendon même très localisé pour entraîner un blocage. C'est ce qui se produit lors du doigt à ressaut : le tendon s'épaissit localement et peut former un nodule (renflement) qui se coince à l’entrée de la première poulie quand on veut étendre le doigt (le nodule « passe bien » quand on plie le doigt, mais se coince quand on veut le ré-étendre, provoquant le ressaut).
Le ressaut peut concerner un ou plusieurs doigts, dont le pouce, sur une ou les 2 mains. Le diagnostic ne nécessite en général aucun examen complémentaire
2. Quel est le principe du traitement du doigt à ressaut ?
Le traitement doit être médical au début. Son principe est de réaliser des infiltrations de corticoïdes en regard du nodule. L’efficacité est rapide. Il est souvent nécessaire d’en faire plusieurs sans dépasser trois. Il est préférable d’immobiliser deux doigts pendant 48h pour mettre le tendon au repos et augmenter l’efficacité du geste. En cas de rechute rapide après 3 infiltrations de corticoïde un traitement chirurgical doit être réalisé pour protéger le tendon.
Il consiste, en pratiquant une incision de 1 à 2 centimètres, à ouvrir la poulie du tendon fléchisseur. Il s’agit d’une opération rapide habituellement radicale et définitive sur le doigt concerné. Si l’inflammation de la gaine synoviale est importante, on peut être amené à retirer cette gaine (« synovectomie »).
Rhizarthrose
1. Qu’est ce qu’une Rhizarthrose ?
L'arthrose est une maladie dégénérative d'une articulation, et peut toucher les doigts : on parle d'arthrose digitale. La rhizarthrose désigne une arthrose digitale bien précise, au niveau de la base du pouce.
Cette articulation, se trouve entre le poignet et les os de la paume de la main, plus précisément entre le trapèze et le premier métacarpien. Elle est mobilisée à chaque fois que nous effectuons un mouvement de pince entre le pouce et l’index.
Le symptôme habituel est une douleur et une raideur à la base du pouce quand on effectue certains gestes de la vie quotidienne comme écrire ou tourner une clé dans une porte. Elle se traduit par une douleur aux mouvements du pouce (extension du pouce), au début peu importante, elle peut évoluer vers des douleurs plus tenaces et des déformations articulaires. La rhizarthrose peut provoquer une gêne majeure aux gestes quotidiens de la main, et devenir un véritable handicap .
On ne connaît pas précisément l’origine de cette rhizarthrose, mais il existe des facteurs de risque comme un surmenage de l’articulation dans certaines professions. On suspecte aussi des causes hormonales, car cette affection touche principalement des femmes de plus de 50 ans.
2. Quel est le principe du traitement de la Rhizarthrose?
Le premier traitement est souvent médicamenteux avec des antalgiques et des anti-inflammatoires.
Il est souvent proposé une immobilisation nocturne (ou permanente) par une orthèse de poignet-pouce standard ou thermoformée sur mesure qui diminue les tensions musculaires et calme (momentanément) les douleurs
Les traitements ont des résultats inconstants, plus ou moins efficaces: anti-inflammatoires (AINS, corticoïdes), infiltrations. Le plus souvent l’histoire naturelle de la Rhizarthrose évolue vers une déformation du pouce en dedans de la main (ou en adduction) avec une disparition de la douleur. En cas de persistance des douleurs au de la de plusieurs années, il faut souvent opérer.
Deux grands types d’interventions sont alors possibles. La première technique consiste à retirer l’os malade, le trapèze, et à utiliser un tendon voisin pour stabiliser le pouce. On peut aussi implanter une prothèse semblable à une petite prothèse de hanche. Dans les 2 cas, les résultats sont bons et une récupération complète est souvent obtenue en 3 à 6 mois.