1. Qu’est ce que la maladie de LEDDERHOSE ?
La maladie de LEDDERHOSE est une fibrose nodulaire de l’aponévrose plantaire se traduisant par des boules dans le creux du pied.
La fréquence de la maladie de Ledderhose est difficile à chiffrer et est certainement sous évaluée. Elle fait partie de la diathèse de la maladie de Dupuytren à laquelle elle est associée dans plus de 50% des cas. Contrairement à la main, pour des raisons anatomiques, la fibrose n’entraine jamais de flexion des orteils, mais peut causer des douleurs à la marche, parfois invalidantes.
La prédominance masculine (50 à 70% selon les séries) est moindre. L’âge de début moyen est plus précoce (la bonne quarantaine) et les formes de l’enfant dés 2 ans ne sont pas rares.
Le plus souvent le patient consulte pour l’apparition progressive d’un à quelques nodules, parfois prurigineux, donnant l’impression d’un corps étranger plus ou moins douloureux à la station debout ou à la marche. La gêne est parfois importante rendant la course impossible et la marche difficile.
A l’examen on retrouve des nodules dans le creux du pied. Il n’y a pas d’adhérence à la peau ni de puits ou d’invaginations cutanées contrairement à la main. Les examens complémentaires (échographies et IRM) sont en règle inutiles.
L’évolution est habituellement lente et souvent bilatérale. Elle peut être spontanément régressive.
2. Quel est le principe du traitement de la maladie de LEDDERHOSE
- La chirurgie doit être évitée au maximum en raison du risque majeur de récidive
- La radiothérapie est probablement efficace mais doit être proscrite à cause des effets secondaires parfois graves. Les semelles avec cuvette de décharge sont parfois suffisantes.
- L’imiquimod (Aldara°) est une crème qui peut faire fondre dans certains cas les nodules.
- L’aponévrotomie à l’aiguille associée à la corticothérapie locale est pour nous le traitement de choix. Il a toujours été suffisant dans notre expérience pour éviter un acte chirurgical. La technique doit être rigoureuse : on utilise un mélange à parts égales le corticoide (acétate de prednisolone et de Lidocaine à 2 %. On injecte sous pression avec une aiguille 5/10ème de mm, la totalité de ce mélange dans le nodule ou dans la corde. On coupe ensuite avec le biseau de l’aiguille les cordes aponévrotiques dans un plan transversal à la plante du pied. On ne peut ici faire craquer les cordes par l’hyper extension des orteils, mais le ramollissement des nodules dû à l’action mécanique de l’aiguille et à l’action métabolique du dérivé cortisonique, est suffisant pour faire disparaître les douleurs à la marche. Un pansement sec tenu par Elastoplaste* est gardé pendant 48 heures. Deux à trois séances espacées de 15 jours, sont en règle suffisantes.